Assise sur son canapé, les yeux fermés, un doux sourire sur les lèvres, Audrey était ailleurs. Depuis quelques temps, elle avait acquis la capacité de changer rapidement son niveau de conscience pour dériver dans un état de bien-être qui l’étonnait à chaque fois. Elle pouvait rappeler ce sentiment de complétude en quelques minutes. Certains morceaux de musique accéléraient le processus de manière prodigieuse et en quelques instants, elle se voyait, sorte d’avatar, en suspension dans l’atmosphère. Son corps, d’abord présenté en étoile comme celui de l’homme de Vitruve, tournait devant elle, souple, sensuel, sans aucune lourdeur. Puis elle flottait dans l’air, totalement libre sans aucune entrave, aucune attente, aucune déception, aucune culpabilité, seulement cet irrésistible mouvement circulaire et ascendant dans cet air tiède qui la soutenait dans l’invisible. Tout était doux, chaud et totalement fluide. Même si le décrochage était parfois difficile tellement ce sentiment de paix absolue était fort, ce shoot de drogue virtuelle était devenu sa centrale d’énergie et son arme de destruction massive en cas d’idées noires.
Voilà qui me fait rêver…
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