Le souffle chaud (1)

0bb6574d332cdd4626fcb38f3f2fbb18Le soleil caressait la peau d’Audrey. Une onde chaude parcourait son corps. Comme une liberté mêlée à un souffle léger. Tout se résumait à ce corps, à cette sensation pleine. Cette sensation d’être pleinement là, de n’avoir qu’à être là.

…à suivre.

Le souffle chaud (2)

pin_ imogennaomiLes lourds rideaux battaient doucement, poussés par le vent chaud de l’après midi. Audrey sortait de la torpeur si spécifique des siestes d’été. Elle errait encore dans ce rêve dense qu’elle ne voulait pas vraiment quitter.  Elle s’étira comme un chat et regarda son bureau se demandant si les souvenirs de ce songe allaient tenir le temps qu’elle arrive devant son écran. Audrey aimait cette course contre la montre pour capturer ses rêves. Même si elle échouait souvent, cela faisait partie des instants qu’elle aimait.

…à suivre.

Le souffle chaud (3)

M83 - Hurry Up We're DreamingLe corps moite perlé de sueur, Audrey se balançait devant son écran le regard vide. Les bribes de son rêve venaient de lui échapper, définitivement. Pas assez rapide encore une fois. Oui, oui, elle écouterait bientot les conseils des Grands rêveurs avec carnet-crayon posés près du lit. Pour l’instant, c’était raté. Elle mit ses écouteurs et décida de s’absenter du monde quelques minutes encore. “Lower your eyelids to die with the Sun” de M83 était devenue pour Audrey une sorte de drogue à l’effet certain, reproductible à l’infini, aussi puissant qu’à la première prise.

…à suivre.

Le souffle chaud (4)

_マックス・リヒター, ダニエル・ホープ, KONZERTHAUS KAMMERORCHESTER BERLIN & アンドレ・デ・リッダーの_Recomposed by Max Richter_ Vivaldi, The Four Seasons_ Summer 3_をApple MusicでLa puissance de la musique sur l’âme humaine subjuguait toujours autant Audrey. Tous les musiciens peuplant la planète lui semblaient avoir tiré le gros lot en arrivant sur terre. Les compositeurs représentaient la catégorie au dessus, créateurs puissants, inventeurs d’harmonies apaisant ou exaltant les foules comme les coeurs isolés. Certes, parfois dans le métro parisien, un doute surgissait dans les oreilles d’Audrey à l’écoute de quelques performances imposées. Ce bémol s’évanouissait généralement après deux stations. En se rhabillant, Audrey se demandait quel était, au final, son morceau de musique préféré. Elle aurait le temps d’y penser ce soir dans le train qui la ramènerait à Paris.

…à suivre.

Le souffle chaud (fin)

IG_SC_5_finQuestion trop restrictive songeait Audrey en regardant par la fenêtre du TGV. Plusieurs morceaux avaient été importants à différentes époques de sa vie. Le seul dénominateur commun était l’intensité de l’émotion ressentie. Des morceaux de Satie, Mozart, Prokofiev, Pärt, toute la clique des requiem à l’électro en ce moment, en passant par la bossa nova, le jazz vocal, les musiques de film de Max Richter et Hans Zimmer, la liste était longue…Ras le bol de faire ce genre d’inventaire se disait Audrey, même si elle reconnaissait que c’était tout de même l’occasion de se rappeler ce qu’elle aimait, de voir l’évolution de ses préférences musicales aujourd’hui plus goulues, plus sensuelles. Une sorte de souffle chaud sur la nuque.

Fin.

Photo: zsazsabellagio.tumblr.fr