Mais la réalité Audrey en faisait son affaire. Elle avait bien compris que plus on se responsabilisait plus on était vivant. Pétrie de mille peurs, plus irraisonnées les unes que les autres (surtout ces sacrées bougies restées allumées qui allaient faire mourir tout le monde dans l’immeuble, bougies pourtant bien éteintes quand elle revenait sur ses pas pour vérifier), Audrey préférait avancer, même de travers. Personne n’aurait pu imaginer tous les marchandages intérieurs qu’elle devait déjouer et dépasser. Ces peurs, elle connaissait leur origine mais cela ne changeait rien, elles restaient ancrées, une sorte de vieux mammouth des cavernes à l’intérieur d’elle-même. Elle ne savait pas pourquoi mais c’était comme si elle ne grandissait pas à propos de certains sujets. Il était tard déjà, la nuit avait filé à bord de musiques et d’écriture, il était temps de rejoindre ses draps avant le levé du jour. En se couchant Audrey se disait que ce qui était bien tout de même c’est qu’elle se couchait presque toujours avec l’impatience du lendemain, pour prendre son café. Cette impatience était un signe de très bonne santé en tout genre selon elle. La vie était résolument très simple. Et puis demain, elle aurait sa valise à faire aussi. Départ pour l’Asie.
…à suivre.