La valise d’Audrey était en fait quasiment prête avec toujours ses mêmes vêtements de missionnaire comme elle disait en rigolant s’imaginant avec mille chapelets autour du cou dans les couloirs des ministères de la santé. Son métier dans l’aide aux pays en développement paraissait excitant pour certains, illusoire pour d’autres, signe de fuite ou de névrose avancée pour d’autres encore. Elle s’en fichait totalement et ce type de questionnement avait été évacué de son esprit depuis bien longtemps. Audrey ne se sentait pas plus utile que les autres et n’espérait pas changer le monde sinon le sien. Au total, elle considérait qu’elle avait l’occupation qui lui convenait et un cercle de personnes autour d’elle qui lui convenait aussi. Généralement des gens positifs et ouverts en dehors de quelques caractériels qui réglaient leurs comptes avec le monde entier sous couvert d’aider les autres. Son métier lui demandait de maintenir son expertise toujours en mouvement et à jour et chaque nouveau pays d’intervention demandait à se réadapter avec humilité. En fait c’était étrange, ce qu’elle faisait lui semblait très naturel, cela devait être comme cela, et un jour elle mettrait en route son projet de pépinière d’agriculteurs au Brésil ou ailleurs et puis elle écrirait sous un grand arbre au bout d’une table envahie par les restes d’un repas animé avec famille et amis. Son rêve depuis toujours. Pour cela, sa stratégie était solide, elle allait gagner au loto et pourrait acheter des terres. Bon ok, elle n’avait pratiquement jamais acheté de billets de loterie mais cela allait changer c’est sur, d’ailleurs elle achèterait un billet au bar au coin de la rue avant de prendre l’avion.
…à suivre.
Sympa … À suivre en effet
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