
Depuis quelques années déjà, Audrey ne lisait plus de fiction, ni de poésie. Elle savait qu’elle ne voudrait plus aller travailler si elle poursuivait la lecture de « Cent ans de solitude » de G. Garcia Marquez dont le réalisme magique la propulsait dans un monde parfait pour elle, ou « Tendre est la nuit » de F. Scott Fitzgerald dont le ciselé du phrasé, l’écriture en dentelle qui décryptait toutes nuances psychologiques, la faisaient chavirer. Idem pour toute forme de poésie, notamment orientale, qui caressait sa sensibilité comme une seconde peau, profonde et sensuelle, créant une sorte d’extase à fuir. Mais ce soir, Audrey avait décidé de changer tout cela, elle lirait et s’habillerait de ses lectures pour aller dans le monde, les pieds bien ancrés sur cette terre.