Le regard vers l’azur, Audrey était émerveillée par la couleur de la mer. On aurait dit que les rayons du soleil se fracassaient sur cette masse dense, profonde, mystérieuse. Tout semblait absorbé. Même si elle aimait cette vue sur la Méditerranée, Audrey ressentait en même temps un poids sur le coeur. Elle trouvait que cela renvoyait les Humains à un sentiment aigu d’absurdité. Le soleil d’été était bien trop féroce pour ce grand mammifère terrestre. La torpeur gagnait les cerveaux et les corps, la volonté s’anéantissait toute seule, la vie n’avait plus aucun sens. Seule la sieste semblait sauver l’affaire en ce mois d’août sur la Côte. Heureusement, la soirée apporterait un répit et Audrey irait alors baigner ce corps si mou. Elle reprendrait aussi son petit jeu d’apnée, et cette fois-ci il faudrait dépasser cette poignée de secondes péniblement atteinte la veille : 00:27,81. Le Grand Bleu était loin.